Jean-Christophe Béchet
LE PHOTOGRAPHE
Jean-Christophe Béchet mâche rarement ses mots, mais sans en être avare. Il est un artiste qui sait ce qu’il veut et ce qu’il fait. Avec une vision du monde un peu solitaire, un peu mélancolique et un peu iconoclaste, il trouve partout des lignes, des aplats de couleur et de grandes zones d’ombres, rehaussées par un soleil dur, quand il est là.
Le thème ne l’intéresse pas, c’est le style qui prime. Ville, montagne ou grande plaines ? Selon les envies. Argentique ou numérique, carré, vertical ou panoramique ? Selon le projet. Mais il n’y trouve de sens qu’à travers le papier, la chimie ou les encres, qu’il manie avec autant de plaisir qu’un négatif ou un appareil photo : en un mot, la matière.
Et quoi de plus abouti qu’un cadre, sinon un livre ?
10 « CARNETS »,
1 IDENTITÉ
HABANA SONG
« Cuba n’est pas qu’une île. C’est un symbole politique. C’est aussi une part de notre imaginaire collectif. J’étais allé à Cuba à la fin des années 1990, au moment où les « Balseros » sur leurs radeaux de fortune essayaient d’atteindre Key West, en Floride, juste en face… Vingt ans plus tard, je reviens à La Havane, juste après la mort de Fidel Castro. La ville est en pleine mutation. Je suis hypnotisé par la superbe mélancolie de ce monde figé. »
#9 – PETITS PAYSAGES AMÉRICAINS
#9 – PETITS PAYSAGES AMÉRICAINS
« aujourd’hui dans chaque lieu touristique, des galeries proposent des images de grand format où les couleurs saturées jouent une symphonie bruyante et kitsch. Tout le panel des artifices de la photographie contemporaine est au service d’une représentation allégorique d’un paradis perdu, d’un Éden déconnecté du monde réel.
Mes petits paysages américains, de taille modeste, en noir & blanc argentique, faits au Leica M6 avec un seul objectif Summicron 35mm, sans retouche, ni recadrage, sont une réponse (un antidote ?) à ces représentations hyperboliques. »
#4 – TOMBOUCTOU, PEUT-ÊTRE…
#4 TOMBOUCTOU, PEUT-ÊTRE…
« J’espère qu’un jour je retournerai au Mali, au Niger, au Burkina-Faso, dans le désert algérien… Je prendrai alors avec moi ce livre. Il est presque fait pour ça. Pour garder une trace. Évidemment ce ne sera plus les mêmes voyages, les mêmes nuits en plein air, les mêmes tempêtes de sable qui eurent raison de tous mes appareils… Mais j’irai, comme les premières fois, au hasard du moment, là où les taxi-brousse me portent. »