EXPOSITION EN COURS :

DU 16 JANVIER AU 24 FÉVRIER 2024

Seules les traces font rêver

“Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves.
Seules les traces font rêver.

Cette pensée du poète René Char éclaire parfaitement les huit travaux rassemblés ici dans cette sixième Masterclass. En effet, si la photographie est souvent assimilée à son statut de témoignage, d’attestation d’un réel, ici dans l’espace créatif de la galerie, le défi photographique se joue à un autre niveau : plutôt que de montrer (ou pire de démontrer !), les huit auteurs de cette exposition préfèrent évoquer leur propre réel, en saisir les effluves, les saveurs, les traces, pour naviguer aux confins d’un monde imaginaire et poétique. Revisiter la réalité, ce n’est pas nier l’aspect mémoriel de la photographie, c’est laisser la porte ouverte à l’interprétation, à la subjectivité et aux écritures singulières.

C’est ainsi que Patrice Baudrier tire les fils de compositions florales à la fois flamboyantes, fragiles et fugaces tandis que Muriel Gani saisit en plans serrés les surfaces des murs délabrés pour nous révéler des profondeurs étranges et des empreintes urbaines.

On reste dans l’univers urbain avec Gérard Paryzak et Frédéric Torressan, en noir & blanc, et Golnaz Broomandi, en couleur. Gérard s’est attaqué au mythe Tokyoïte en cherchant des instants de dualité où tradition et modernité se répondent dans des cadrages sculptés au cordeau. Frédéric, lui, s’attarde sur des postures, des gestes, ou des détails vestimentaires pour créer des images parfois abstraites, souvent minimalistes, toujours graphiques.

Quant à Golnaz, sa parfaite maîtrise de la lumière transforme les passantes qu’elle photographie en personnages de cinéma. Cette idée d’une “ fiction du réel “ se retrouve aussi dans les déambulations de Marie-Estelle Couval, qui utilise son talent de coloriste pour nous plonger dans une odyssée singulière riche en parfums éphémères et en climats chaleureux. A l’opposé des images froides et bleutées de Laurence Paryzak qui adapte avec subtilité et poésie le beau roman “ Les Chaussures Italiennes “ de l’auteur suédois Henning Mankell. Les traces de pas dans la neige font alors écho au voyage à Tchernobyl de Stéphane Derny. Là plus que jamais, les traces sont profondes et tragiques.

Restait à ne pas se contenter de les montrer mais à les confronter à nos propres souvenirs, à nos propres peurs, à notre enfance. Avec ce décalage de réalité qui fait la force de la photographie d’auteur

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